Monaco Journal - Des centaines d'anti-A69 sous la pluie contre un modèle "qui va dans le mur"

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Des centaines d'anti-A69 sous la pluie contre un modèle "qui va dans le mur"
Des centaines d'anti-A69 sous la pluie contre un modèle "qui va dans le mur" / Photo: Ed JONES - AFP

Des centaines d'anti-A69 sous la pluie contre un modèle "qui va dans le mur"

Bravant la pluie battante, des centaines de militants anti-A69 ont dit samedi dans le Tarn leur détermination à obtenir l'arrêt définitif du chantier de cette autoroute, emblème à leurs yeux d'un "modèle de société qui va dans le mur".

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Réunis pour le week-end au château de Scopont, sur la commune de Maurens-Scopont, ils ont aussi dénoncé une "attaque contre la séparation des pouvoirs" de la part des partisans de l'A69 qui ont déposé une proposition de loi visant à reprendre le chantier de l'autoroute Toulouse-Castres, malgré une décision de justice ordonnant sa suspension.

Contrairement à d'autres rencontres de ce type tenues ces dernières années, aucune manifestation sur la voie publique n'était prévue ce week-end lors de ces "Déroutantes" afin notamment de "s'offrir un espace pour discuter sans pression". En outre, le nombre de participants était limité d'emblée par le choix d'un site à la capacité plus réduite que ceux choisis auparavant.

Malgré la pluie, qui s'arrêtait de temps en temps avant de repartir de plus belle au moment le moins attendu, les manifestants de tous les âges ont pu visiter les différents stands pour se mettre au courant des nouveautés en matière de mini-voitures à pédale ou déjeuner en payant le prix qu'ils pensaient pouvoir payer, voire rien du tout.

- "mythes scientifiquement faux" -

Sous des chapiteaux, plusieurs tables rondes ont réuni, outre des représentants d'organisations présentes, dont la Confédération paysanne ou le Groupe national de surveillances des arbres (GNSA), des syndicalistes ou des chercheurs.

"L'A69 est justifiée par des tas de mythes qui sont scientifiquement faux (...) Le gain de temps, le premier, mais aussi le développement économique et le désenclavement, pour prendre ces trois-là", explique Arnaud Passalacqua, codirecteur de l'Ecole d'urbanisme de Paris, l'un des participants à la table ronde "Toujours plus vite, toujours plus loin. Sous le béton, le progrès ?".

Par exemple, "on sait que les gens passent autant de temps chaque jour à se déplacer depuis qu'on mesure cette grandeur, en gros une heure. Pourtant, on a déployé plein de réseaux de transports, de trains, etc. Et les gens passent toujours autant de temps, donc ils vont plus loin. Il n'y a pas de gain de temps individuel", précise-t-il à l'AFP.

Lors d'une autre table ronde, intitulée "Reprendre possession de nos territoires", Geoffrey Tarroux, du collectif tarnais La Voie est libre, est revenu sur le bras de fer autour d'une éventuelle reprise des travaux de construction de l'A69.

- "tisser des liens" -

Le tribunal administratif de Toulouse a annulé fin février l'autorisation de construire cette portion d'autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023.

Le Sénat doit examiner le 15 mai une proposition de loi déposée par des parlementaires tarnais visant à valider le projet, sans attendre la décision sur le fond de l'affaire de la cour administrative de Toulouse, saisie par l'Etat et le constructeur Atosca.

"Ils mettent en place tout un arsenal législatif pour aller à l'encontre d'une décision de justice avec une loi de validation", a estimé Geoffrey Tarroux du collectif La Voie est libre.

M. Tarroux a aussi fustigé "un modèle de société qui vise à hypermétropoliser de manière infinie et créer des métropoles entourées de dortoirs à perte de vue" dont l'A69 est à ses yeux emblématique.

"Ce modèle de société, on voit qu'il va dans le mur", a-t-il ajouté, jugeant nécessaire de "redonner la parole aux populations qui détermineront ce qui est viable pour vivre, travailler, tisser des liens sur le territoire, et pas simplement y dormir".

F.Villa--MJ